Le consommateur confronté aux défis des taux de crédit abusifs et usuraires des prêteurs alternatifs
Les consommateurs financièrement défavorisés s'enlisent de plus en plus dans la spirale du surendettement. En effet, l'octroi de crédit à des consommateurs (c'est-à-dire des personnes physiques et non des entreprises) s'adresse à deux catégories d'emprunteurs: ceux qui détiennent un dossier de crédit suffisamment robuste pour emprunter à un taux d'intérêt raisonnable auprès d'une institution financière classique («système bancaire traditionnel»), et ceux qui souffrent de difficultés financières, habituellement délaissés par le système bancaire traditionnel, devant alors se tourner vers d'autres types de prêteurs. Or, peu scrupuleux, ces prêteurs dits «alternatifs» accordent des prêts à des taux d'intérêt parfois abusifs ou même usuraires. Ces mécanismes de prêts sont peu réglementés au Canada et encore moins au Québec. De plus, bien que le Canada ait généralement été épargné de la crise financière de 2007-2009, les institutions financières canadiennes ont tout de même resserré les conditions d'octroi de crédit aux consommateurs. En raison de ces pratiques, en cours dans la plupart des pays occidentaux, de plus en plus d'emprunteurs défavorisés doivent se tourner vers des prêteurs alternatifs et ainsi être en mesure de se procurer du crédit pour certains biens de consommation vitaux. Dans ce contexte, le crédit équitable, qui se traduit par l'accès à des sources de crédit à un coût et à des conditions «raisonnables» (c'est-à-dire semblables à ce qui prévaut dans le système bancaire traditionnel), demeure donc une illusion pour plusieurs consommateurs à faibles revenus.